Le rétrofit crée-t-il de l’emploi local ? Analyse d’une filière en construction

On parle beaucoup de son impact écologique, mais le rétrofit, c’est aussi une affaire d’emplois. Derrière chaque véhicule converti se cache une chaîne de compétences locales, techniques et industrielles. Et en 2025, cette chaîne ne cesse de s’étoffer.

La conversion d’un véhicule thermique en électrique ne se fait pas à l’usine : elle se déroule, dans la majorité des cas, dans un atelier spécialisé ou un garage agréé, souvent situé en région. Ces structures recrutent des techniciens électromécaniques, des électriciens auto, mais aussi des ingénieurs système et des contrôleurs qualité. Un seul projet de rétrofit, c’est souvent plus de 40 heures de main-d’œuvre spécialisée.

Depuis 2023, l’État et certaines collectivités territoriales ont compris le potentiel. Des programmes de formation ont été lancés, comme celui de l’AFPA ou les modules intégrés dans les lycées techniques. Résultat : un écosystème commence à se structurer autour de la filière, avec l’émergence de centres de formation spécialisés et d’entreprises locales devenues expertes du rétrofit.

Mais l’impact ne s’arrête pas là. En amont, les fabricants de kits de conversion, souvent des PME françaises, boostent la sous-traitance industrielle : pièces usinées, batteries assemblées localement, logiciels embarqués développés en France… Et en aval, des acteurs logistiques, des sociétés de transport, des experts en homologation ou en recyclage participent à cet effet domino sur l’emploi.

Ce modèle décentralisé, à l’inverse de la production massive des véhicules neufs, favorise les territoires ruraux et périurbains, là où l’activité industrielle traditionnelle avait souvent disparu. Des villes comme Alès, Montluçon ou Pau voient des ateliers rétrofit s’installer et créer de l’activité non délocalisable.

Certes, le marché reste jeune, et les volumes encore modestes. Mais la tendance est là : plus de 2 500 emplois indirects liés au rétrofit ont déjà été identifiés en France selon l’ADEME, un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2026. Car plus le rétrofit se démocratise, plus les besoins en profils qualifiés explosent.

Derrière la conversion écologique, il y a donc une reconversion sociale. Et si le rétrofit s’impose comme un moteur de l’emploi local, c’est parce qu’il réunit artisanat, industrie et innovation sur un même territoire.

Sources:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rétrofit Cars
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.